recherche et développement
Une pratique en constante évolution
Maladies, préoccupations environnementales ou tendances gustatives, autant de raisons qui poussent les œnologues à faire progresser la vitiviniculture.
«La plupart des innovations échouent mais les entreprises qui n'en font pas disparaissent». Cette citation de Clayton Christensen s'applique sans l'ombre d'un doute au secteur de la vitiviniculture. Quelle stratégie mettre en place pour lutter contre un nouveau ravageur? Comment éviter que ce dernier ne se propage à l'ensemble du vignoble? Existe-t-il des facteurs qui favorisent son développement? Mais aussi, comment éviter l'utilisation de produits allergènes lors de la vinification ou encore comment mesurer la maturité physiologique des raisins? Les œnologues doivent répondre à toutes sortes de questions et souvent pour assurer la pérennité de leur secteur d'activité.
Toutes ces questions et bien d’autres encore font l’objet de travaux de recherches tant en Suisse qu’à l’étranger. Elles sont généralement menées par des équipes pluridisciplinaires au sein desquelles les œnologues jouent souvent un rôle déterminant. Ces derniers ont en effet acquis un bagage scientifique en différentes matières (chimie, biologie, etc.) et qu’ils lui ajoutent une solide expérience du terrain nourrie par une grande pratique de la plante ainsi que des contraintes et des souhaits de ceux qui vivent de la vigne.
Ce mélange précieux de théorie et de pratique permet aux œnologues de tirer le meilleur parti de chaque monde et d’en réussir la synthèse. La moindre observation réalisée par hasard au fond d’une cave ou dans les rangs d’une vigne s’ajoutera à tous les enseignements empiriques à considérer dans le cadre de la recherche scientifique.
C’est bien cette curiosité empreinte de pragmatisme qui fait toute la valeur de l’œnologue dans la recherche et le développement au sein d’instituts de recherche comme les Hautes Ecoles Spécialisées, l’industrie ou les plus petites entreprises.
L’œnologue peut aussi être appelé, de manière très pratique, à rechercher des solutions et à innover dans le cadre d’une exploitation vitivinicole. Ici, il orientera ses travaux vers un nouveau produit souvent d’ailleurs en collaboration avec les professionnels du marketing et de la vente. Là, il s’alliera au vigneron pour réaliser un nouveau cépage qu’il devra ensuite apprivoiser pour une vinification individuelle ou en assemblage.
En Suisse, l’Agroscope Changins Wädenswil, centre national de recherche en viticulture et œnologie, joue un rôle central. Grâce à ses chercheuses et chercheurs ainsi qu’à ses infrastructures de pointe, il participe de manière déterminante au transfert de connaissances et à la formation des professionnels du vin. Sa participation à la création du Forum vitivinicole suisse (FVVS), plate-forme de coordination des besoins entre chercheurs et praticiens, atteste de l’étroite et nécessaire collaboration qui prévaut entre les différents acteurs de la production vitivinicole suisse.